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Je ne sais pas pour toi, mais parfois, je me lasse. Je me lasse des applis, des lieux qui se ressemblent tous, des soirées où l’on performe plus qu’on ne partage. Je me lasse de chercher sans trouver. Et puis un jour, je suis tombé sur Happy Time!.
Je ne m’attendais pas à grand-chose, pour être honnête. Encore un guide de sorties LGBTQIA+ ? Et pourtant… dès les premières pages, quelque chose a changé. Ce livre, c’est comme si quelqu’un te prenait doucement la main pour te dire : “Regarde, tu n’es pas seul·e. Viens, je t’emmène dans des lieux qui comptent. Qui respirent. Qui rassemblent.”
Un guide pensé avec le cœur
Un guide pensé avec le cœur
Le guide Happy Time! n’est pas une suite d’adresses alignées comme sur une carte de fidélité. C’est un parcours. Un récit. On sent que chaque lieu a été visité, rencontré, aimé. Il y a plus de 500 adresses, oui — en France, en Europe — mais c’est la manière dont on nous les raconte qui fait toute la différence.
Ce guide ne cherche pas à te faire consommer la scène queer. Il t’invite à la vivre, la comprendre, la ressentir. Il te parle d’associations, de lieux de fête, mais aussi de chorales, de ciné-clubs, d’espaces de soins, de mémoire, d’écoute. Et à travers eux, il parle de nous. De notre besoin de lien, de nos corps fatigués parfois, de nos rituels, de nos joies partagées.
Une parole queer, précieuse et vibrante
Les auteurs, Yannick Barbe et Luc Biecq, n’écrivent pas “sur” la communauté. Ils en font partie. Et leur regard est d’une justesse rare. C’est une écriture qui respecte, éclaire, sans jamais surjouer ni simplifier. On sent l’expérience, la tendresse, la volonté de transmettre.
Mais surtout, ce sont les voix invitées dans le guide qui m’ont bouleversé. Des artistes, militant·es, thérapeutes, figures de scène ou de l’ombre, qui racontent leur parcours, leurs adresses fétiches, leurs coups de cœur, leurs blessures aussi. Paloma, La Chocha, Alexis Langlois, Vinii Revlon… chacun·e y dépose un fragment de sa vie. Et ce tissage de récits donne à l’ensemble une résonance très intime.
Pourquoi je le recommande
Parce qu’on y trouve des adresses, oui. Mais surtout des raisons d’y aller. Parce qu’il parle de soin autant que de fête, de militantisme autant que de plaisir. Parce qu’il propose une vision queer qui n’est ni figée, ni excluante, ni stéréotypée. Juste riche, vivante, traversée d’émotions.
C’est un guide que j’ai lu lentement. Que j’ai souligné. Que j’ai déjà offert. Et que je garde à portée de main, comme un compagnon de route pour les jours où j’ai besoin d’un rappel : il existe des lieux pour nous, pensés par nous, portés par des gens qui se battent pour que nos existences aient un espace où fleurir.
Happy Time! m’a redonné envie de sortir — mais surtout, il m’a redonné envie de me reconnecter. À ma communauté, à mes envies, à mon histoire queer.
Et rien que pour ça, il mérite toute l’attention.
